Nous quittons notre "famille d'accueil" et repartons vers Boukhara un peu reposés, avec le plein de diesel et (en théorie) un petit virement en $ dispo dans n'importe quelle agence Western Union qui va nous faire du bien dans un pays où le marché au noir nous fait gagner un max. Nous nous préparons à une nouvelle nuit dans le désert (mais on ne sait jamais trop ce qu'on y trouve : vrai désert, sec aride, ou champs de coton et rivières ?). Tout comme les routes (piste pourrie ou autoroute ?).
Eh bien… un mix… De vraies belles surprises comme celles-ci n'arrivent que dans ces steppes étranges et ont une tout autre saveur (surtout par un bon 43° !!).
Pour le campement, nous avions repéré un gros gros lac au milieu de la steppe sur la carte mais… aucun accès possible entre les roseaux qui le bordent. Alors, on décide de ne pas tenter les moustiques (pour zéro baignade. Eh puis on a déjà eu une bonne partie de baignade le midi !). Notre site pour dormir sera donc le bon vrai désert aride. Tout commence nickel, avec un soleil étonnant dont on voit les "pieds" : une certitude en normandie est de dire qu'il va pleuvoir (mais comment dire, en Normandie, on ne prend pas bcp de risque en le disant !). Je tente donc un timide…"il va pleuvoir ?". Nous faisons notre feu pour grillades de poulet, quand d'un coup, le vent se lève. Un vent qui fait s'envoler tout sur la table, les chaises et les buissons jaunes et secs comme de la paille que nous appelons les brocolis du désert et que les filles ont ramassés pour le début du feu. Là on ne fait pas les fiers, car si la végétation séchissime des alentours s'enflamment, cela deviendrait nettement moins glamour… Heureusement Manu avait pris soin de faire le feu dans un trou et nous avons la pelle à proximité. N'empêche qu'on ne pourra pas s'asseoir pour manger tellement le vent est puissant et draine des quantité de sable / poussière. On se couchera après une vaisselle rapide, des cuisses de poulet dévorées à la hâte par les filles et avoir replacé le camion parfaitement dos au vent. Un peu de mal à s'endormir avec le camion qui tangue vraiment au gré des rafales, mais hormis l'impression d'avoir la peau et la bouche en carton au réveil, tout se passe bien !
Arrivée sans encombre à Boukhara et go pour le change dans une banque compatible Western Union. Eh bien ce petit virement qui était "disponible immédiatement" suite à notre manip de la veille, nous prendra la journée puisque nous récupèrerons notre pécule à 19h après être passés pour la première fois à 11h dans une banque.
AUX chiottes Western Union qui nous a pompé 40$ pour la manip ! blocage de l'argent en Ouzbékistan, nous avons dû trouver un hôtel voulant bien nous faire l'enregistrement auprès des autorités gouvernementales (la procédures normalement pour qu'on soit bien tracés dans le pays), puis déjouer 2-3 autres subtilités que nous ne comprendrons jamais car nos moyens de communication avec les agents des différents guichets que nous avons faits étaient plutôt rudimentaires. Heureusement qu'ils sont sympatiques ces Ouzbeks !
Nous n'aurons que le temps entre 2 gesticulations pour récupérer notre frrrric de trouver un petit hôtel frais et splendide d'authenticité dans une batisse du XIXème, une cour entièrement sculptée (bois et pière) et de la vigne grimpante au centre (le Hovli Polyon) tout près de la place avec le grand bassin (le Liab i-Haouz), et d'apercevoir la vielle ville à la tombée de la nuit (prometteuse, mais ville sans dessus dessous pour des travaux d'eau et de gaz, impressionnant ! On est bien dans notre petit cocon de verdure).