Alors pour tout dire, je croyais que mes postes sur la Mongolie se ressembleraient et seraient assez monotones : cette splendide montagne, vallée, lac, rivière, chute d'eau, dune, canyon et nos campements agrémentés d'invitations à déguster des laits de toutes sortes… Eh bien malheureusement pour nous, ce ne sera pas le cas !
Trop de confiance !
Bref, avant même la situation de crise que je décrirais dans le prochain blog etqui pourrait bien sonner la fin du voyage - la suite nous le dira - obligés d'abandonner le camion dans cette sublime et hostile montagne et venir le récupérer - ou pas - dans 5 mois car l'hiver commence ! Et comme nous le dira notre hôte mongol dans sa yourte au coin du fourneau où nous essayions de faire sécher nos pieds gelés en absorbant le moins possible de substances animales : "20 cm de neige cette nuit, et ça ne décroitra pas jusqu'en mars prochain"... coup de massue sur nos maigres espoirs, lorsqu'à ce même instant nous voyions les flocons tomber dans la yourte par l'ouverture centrale du toit ! -, donc avant cela, nous avions passé une journée et surtout une soirée tout aussi improbables que géniales au début de notre chemin de montage tout de rochers parsemé. (Oui je me prends pour Proust, une phrase de 10 lignes ! Lyrisme et catharsis obligent).
D'abord une négo ubuesque dans une yourte coquette à Buyant pour faire un tour à cheval dans la montagne le lendemain… qui ne se fera jamais !
Quand Pénélope va bouder, ça donne ça (cf. distance au camion)…
Descendu de sa yourte perchée en haut d'une montagne couverte de pins jaunes flamboyants, en chantant et musique à fond dans son 4x4, Suhkobaatar l'artiste perché dans tous les sens du terme et sa petite famille, est venu nous trouver pour nous montrer son œuvre. Après une grimpette en 4x4 sur la pente raidissime de la montagne, qui nous amène au soleil couchant à leur yourte de fortune, nous discutons avec quelques mots d'anglais et à grand renfort de photos autour d'un thé au lait et de confiture / sirop de ce qui pour moi s'apparente à du sureau (c'est bon, et enfin des fruits !). Ils vivent dans ce coin de montagne reculée et idyllique pendant 3 mois d'été (cette yourte avait aiguisé notre curiosité, jamais de yourte en hauteur, toujours dans la vallée, près d'un lac ou d'une rivière) et le reste de l'année à UB où ils ont maison et atelier.
Puis on grimpe de nuit voir les sculptures que Suhkbaatar a réalisées sur un pic tout en haut de la montagne : bouddhas et divinités de 4 à 7 mètres de hauteur, impressionnantes et totalement mystiques. Une rencontre géniale avec un énergumène vraiment sympathique !
Quand des enfants se rencontrent, je ne sais pas pourquoi, mais ils vont courir ensemble et rigoler et ça brise immédiatement la glace...
une petite virée au col de la montagne sacrée Otgontenger.