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Sur la piste des villages du bout du monde, de Muang Phin à Muang Thaphandong

On décide d'aller explorer cette fameuse ZNP de Dong Phu Vieng, à la forêt intacte, tantôt de bambous, arbres caducs (ces arbres hauts au tronc clair et feuillage clairsemé présents dans tout le pays sont sublimes, semblant faire la jonction entre la terre et le ciel) et paysages rocheux et sableux à la fois, parsemés d'arbres qui se découpent sur le ciel bleu et nuageux.

Elle peut être intacte cette ZNP, tant la piste qui la traverse est pourrie, cahotique à souhait, défoncée, ponctuée de gués ardus, de ponts bringuebalands, tantôt rouge tantôt sableuse, mais partout belle, sauvage, infernale pour les amortisseurs et boîtes de vitesse !

Bref, nous avions en tête de faire une rando dans la jungle… finalement, c'est Charlie Popette (et Manu accessoirement en serrant les fesses et en pilotant entre les crevasses et les rivières) qui a fait sa rando et son épreuve de gym !

Un bac improbable aussi qui embarque notre bestiau de 3,5 T pour une traversée réussie. 120 km de pistes, un bon resserrage de la roue gauche aux 2/3 du parcours (elle était proche de l'escapade !!), odeurs de bois fumés proche de l'encens, rizières parsemées d'arbres, une vingtaine de villages traversés - que dis-je, de hameaux - gavés de petits cochons noirs, chèvres et vaches, enfants jouant au ballon de bambous ou organisant des combats de coqs, de métiers à tisser laissés tranquilles pour la journée, de robinets où les habitants prennent leur douche en sarong. Nous la prendrons dans la rivière avec les jeunes du village d'en face et établissons un bivouac sur la roche jouxtant la rivière : un feu où les gars essaieront de communiquer (pas facile, pas d'anglais du tout ici et notre vocabulaire lao compte environ 2 mots, sachant en plus que nous sommes chez des Katangs ou autres ethnies qui doivent avoir leur propre dialecte), un ciel rempli d'étoiles, la rivière pour bac à linge et à vaisselle et à douche.

Il n'y a guère que par les pistes pourries que nous parvenons à trouver des endroits encore comme ceux-là ; ceux qu'on appelle les villages du bout du monde, là où nous arrivons à partager simplement des moments du quotidien, sans recherche de contrepartie, seulement la curiosité de part et d'autre de savoir comment les uns et les autres vivent.

Nous avons donc davantage profité des villages que de la jungle : maisons sur pilotis, très hauts pilotis, sans doute pour laisser le sol aux animaux… chacun son étage... Même les jardinières et les abris à animaux sont sur pilotis !

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