Un séjour qui commence un peu perturbé :
Première négo ardue pour nous amener sur l'ïle depuis l'embarcadère des dauphins, quasi à la frontière Cambodgienne.
Ceci dit on s'en sort pas si mal pour avoir un bateau dédié et une observation privée des dauphins (10€) : on distingue clairement les dos et ailerons des dauphins d'eau douce qui viennent tranquillement respirer à la surface, tantôt noirs, tantôt gris… Il en reste peu, ils ont à cet endroit du Mékong une fosse de 6 m qui leur permet d'aller jouer et se ressourcer en profondeur.
Arrivée sur Don Khone : malgré notre résa de guesthouse effectuée la veille dernière minute, la guest est complète quand nous arrivons… Il faut insister lourdement pour que le gars se bouge pour nous aider à trouver qqch pas loin au même tarif, les laotiens ont du mal avec la notion de service :) : il nous a remboursés, donc il ne nous doit rien. On ne le lâchera pas en lui expliquant - d'abord posément puis en lui montrant un peu notre agacement pour que qqch se passe, le tout étant de ne pas céder à l'énervement, ça ne se fait pas ici !) - que le problème ne vient pas de nous mais de lui, puisque tout a été validé et débité et qu'on est quand même dans la mouise à qqs heures du réveillon. Accessoirement, on vient de marcher 5 km à travers les chemins et ponts cassés de Don Khone, avec la hotte du Père Noël sur le dos (certes réduite mais tout de même) et une Pénélope brûlante qui se prend la tête entre les mains et n'arrive pas à avancer. La pauvre minette passera une journée prostrée entre phases de sommeil et vomissements, maux de tête. Ce qui nous vaudra une consultation nocturne avec Nicolas (nos amis belges, médecin urgentiste, il a gardé ses réflexes de répondre à un whatsapp à 2h du mat ! Merci Nico !) sur palu / pas palu et un petit tour au dispensaire de l'île pour une consultation folklo avec les mains (pas d'anglais… pour un diagnostic c'est un peu compliqué : enfin a priori pas de palu ni de dengue ni…).
Nous trouverons une chouette chambre avec murs et planchers de bois vernis au-dessus du Mékong, douche chaude et vaste, hamacs et transats sur un grande terrasse, du grand luxe comme ça fait du bien pour Noël :) ! Idéal pour apéro coucher de soleil, puis dîner au bord de l'eau (ma foi tout à fait honorable, crêpes au nutella en dessert, et rencontre avec une petite famille de cyclistes et leurs 3 petits - Pierre-Yves et Marine). Couchés après minuit, tout le monde s'écroule !
Rencontre avec Kuang (the mother) et Phasaï (the little girl), cette petite débrouillarde mi-lao mi-canadienne de 5 ans aux cheveux blonds, aussi clownesque que notre Plope, qui imite les zombies à la perfection et que tout le monde connaît sur l'île. Kuang nous régalera de ses sandwichs maison (les filles auront droit à ses bananes glacées et crêpes, puisqu'elles ont adopté Phasaï de suite… ou l'inverse !), en prime une décoction au "thé vert" au goût de barbe à papa, et une inhalation à base de citronnelle, eucaluptus & ginger… Un vrai sauna maison pour Plope et moi ! Je repars avec au moins 10 recettes de plantes pour enrayer angine et autres mauvais rhumes, et goûté un tas d'herbes et fruits inconnus (notamment la feuille de gingembre et le fruit du jacquier, un gout de bonbon) ! ...
Le reste sera fait de grandes balades à pied et à vélo (très tape cul) au milieu des rizières jaunes, des villages, des ponts suspendus ou défoncés (un peu de varape improvisée), des cascades et petites "plages" sur le Mékong, de rencontres (plein de familles françaises, les enfants heureux de passer un moment de jeux ensemble), de rencontre avec la faune domestique locale (les cochons chiens - les cochiens comme dit Erika, forme de cochon, pelage de chien qui les rend sympathiques-, les canards, les buffles -on assiste presque à la naissance d'un petit bufflon !-, les gros lézards qui semblent être en caoutchouc...), de hamacs et de repas au-dessus de l'eau...
Mais aussi de recherche de bateau et de guesthouse et d'incertitudes quand à nos démarches en cours pour notre passage de frontière cambodgienne, avec élaboration de plans B, puis C, puis D...
Rappelons à ce sujet que notre visa lao expire au 27 décembre et que nous avons soumis un dossier au min du tourisme cambodgien je ne sais plus quand avec l'ambassade du Cambodge à Vientiane (qui a fait ce qu'elle a pu, mais au final pas grand-chose !) et, via un contact à PPH, redéposé un dossier le mercredi précédent, et que nous étions depuis plusieurs jours en attente d'une f…. signature de notre demande d'importation temporaire. Eh bien cette signature jouera avec nos nerfs, arrivant lundi 25 au soir (contre toute attente d'ailleurs), le tampon des douanes le lendemain vers 17h, le tout envoyé par scan (les originaux seront envoyés à Stung Treng à 40km après la frontière cambodgienne). Entre temps il nous fallait rentrer de nos îles rurales et paradisiaques sur le continent, la veille de notre expiration de visa, trouver dans ce coin totalement paumé du Cambodge, un WiFi et - pas une mince affaire - une imprimante COULEUR (car il nous faut a priori les originaux des documents pour passer!). Nous aurons un bol monstre en rencontrant une équipe commerciale de Vientiane qui faisait un meeting dans un resto du coin (resto avec WiFi svp), avec son propre matos d'impression dernier cri… et Photoshop ! Ben oui, parce que le scan envoyé par notre contact avait qqs tâches noires un peu louches, des démarcations de pages et surtout une belle mention "scanned by Camscanner" en bas de chaque page… moyen pour des docs sensés être des originaux. Nous nous en sortirons pour une demi bouteille de Rhum en remerciement et… inchallah demain !