Tous malades ! Nous n'avions pas anticipé les conséquences de vivre en hôtel dans le premier pays où nous avons vraiment très très chaud : 1. c'est quand même super agréable d'avoir une chambre un peu fraîche et une douche 1 à plusieurs fois par jour quand il fait 34°C dehors ; 2. oui mais… la clim, le vent et la piscine nous ont flingué les conduits !! Si bien que pendant 4-5 jours, nous serons (presque) tous la tête dans le coton, les yeux qui pleurent, le nez bouché, la gorge douloureuse…
Moralité : le luxe, ça rend malade :)
Mais ces petits aléas de santé ne nous arrêteront pas… tout juste un peu ralentis !
La plupart de la troupe se rendra à Battambang en bateau sur le Tonlé Sap au milieu des jacinthes d'eau et des villages flottants, pendant que Manu, Salomé et moi ferons le trajet par la route (on n'allait tout de même pas abandonner Charlie Popette !).
Battambang reste une ville agréable organisée autour de la Sangker (la rivière), avec quelques ruelles de petites maisons coloniales et d'immeubles aux balcons dentelle, quelques petits restos sympas. Nous avons ensuite enfourché Charlie Popette pour une excursion dans la campagne et les collines du Sud : Phnom Banan, le joli temple rosé au sommet de la montagne, parmi les palmiers et cactus, puis Phnom Sampeu, la fameuse colline aux grottes, tristement célèbre pour abriter les charniers des khmers rouges… L'endroit est beau, la vue sur la campagne est splendide, quelques singes font la joie des enfants, mais toujours cette histoire terrible d'un peuple qui s'est entretué et la mémoire qu'ils perpétuent (on comprend pourquoi!) par des statues de torture et les ossements des victimes entassés dans des cages à l'intérieur des grottes… Ce génocide interne me semble toujours aussi atroce qu'incompréhensible, parce que j'ai beau lire un peu sur le sujet, je n'y vois qu'un suicide collectif et aucune vision d'avenir (facile à dire après coup sûrement).
Alors pour une vision joyeuse et dynamique de la société et de la culture cambodgiennes, rien de tel qu'une immersion au cirque Phare Pon leu Selpak ! L'ambiance est jeune, décontractée, fun comme dans la plupart des cirques d'acrobates - le projet social en plus : intégrer des jeunes des villages. L'endroit est chouette, les affiches et décors chaleureux et pleins de poésie - ils s'associent avec une école de l'art visuel (qui est sans doute un peu contrôlée par le gouvernement mais d'où il sort de belles choses). Le spectacle "Phumstyle", est mené tambour battant, alliant acrobaties, théâtre et musique live et raconte l'histoire d'un jeune homme qui revient de la ville dans sa campagne natale. On sent bien que ce sujet ville / campagne (et les contrastes entre ces 2 univers) est au cœur des problématiques actuelles de la société cambodgienne. Un bon moment, pour grands et petits !