Charlie Popette se charge de 500 kg supplémentaires pour faire les 300 km entre Battambang et Phnom Penh, à 11 passagers + bagages. Notre fidèle destrier tient le choc - heureusement que les routes sont très correctes ! Et avec les fenêtres bien ouvertes, le vent dans les cheveux (et dans les bronches :5), le trajet se fait plutôt bien, sûrement plus confort qu'en taxi collectif (en tous cas le souvenir que j'en ai !). La chaleur dehors est écrasante, et la piscine sur les toits de Phnom Penh est la bienvenue à notre arrivée, pour le coucher de soleil !
PPh : la capitale donne une impression de désordre (qui la rend finalement sympathique) et de complexité : des nœuds, des fils dans tous les sens, des gens de tous horizons, des mobs, des tuk tuk, des bagnoles, des piétons (pas beaucoup), des vélos, des restos, des laundrys, des garages, des boui bouis, des magasins, des coiffeurs, des marchands ambulants, …. un bon gros bordel ambiant !
L'architecture et l'ambiance de la ville sont pour le moins éclectiques et désordonnées : entre gratte-ciels, villas démesurées -la plupart paraissant neuves-, maisons coloniales au charme fou - certaines splendides - , immeubles délabrés, échopes de rues et bouibouis, vie de village, ruelles "poubelles" où la pauvreté est plus visible qu'ailleurs et cotoie étrangement et brutalement la classe moyenne et les touristes, gens qui dorment dans la saleté des rues parmi les rats et les cafards...
Le schéma d'urbanisme (terme tellement inadapté dans ce bordel ambiant) semble s'adapter à une demande d'accueil de touristes plus que jamais asiatiques (même si on rencontre pas mal de français encore ici), et lui courir après ! Je ne reconnais plus rien de la ville que j'avais vue il y a 14 ans (tout comme Siem Reap d'ailleurs qui s'est totalement transformée // il n'y avait pas d'hôtels de luxe comme il y en a aujourd'hui, pas de "pub street" aux néons criards et marchés gigantesques, juste des logements de charme, une rivière encore nature et un peu croupie...) et dont je n'avais que quelques bribes de souvenirs peu reluisants (enfants des rues en haillons, marché central - celui là est toujours à sa place, guesthouses un peu miteuses et cuisine de rue). Aujourd'hui on sent qu'on est dans une capitale avec quelques enseignes internationales qu'on est étonnés de trouver là (Boulangerie Kayser, Tous les jours - boulangerie coréenne). Bref, on sent dans les grandes villes l'urbanisation galopante et on se demande quel sera l'aspect de la ville dans 1 an ou 5 ans !! Peut être la prochaine destination hype de l'Asie du SE, peut être une juxtaposition de bâtiments sans âme, la prochaine étape est peut être au nettoyage des zones grises, tout est ou semble possible...
En attendant, nous profitons du prétexte de la chaleur pour alterner balades à pieds et en tuk tuk, marché russe pour les souvenirs, visite du palais royal et de la pagode d'argent (rien d'inoubliable, mais les attributs royaux empreints d'exotisme - le "débarcadère à éléphant et les palanquins" - sont toujours amusants et agréables pour les yeux. Le clou pour moi sera le pavillon type Baltard que Napoléon III avait offert à Joséphine, splendide structure en fer forgé et porches art déco - caché derrière des bâches et en restauration depuis 2012…..), promenade plombante sur les quais du Mékong et du Tonle Sap sous un soleil brûlant. Plein de chouettes restos dans de belles maisons coloniales (Romdeng, Chinese House) où il fait bon manger et/ou siroter un verre. Pas donné Phnom Penh tout de même !
Au passage, on se fait quelques challenges, du type 11 dans un tuk-tuk, sisi, ça le fait !! Un peu penchés et carrément au ralenti (pauvres scooters), mais on y arrive ! A côté, 11 dans Charlie Popette, c'est easy :)
Et il faut bien l'admettre, pour les filles en tous cas, Phnom Penh sera synonyme de piscine et de derniers jours avec les cousins & grands parents surtout ! Finie la parenthèse dorée en hôtel avec douches tous les soirs :), reste à retrouver notre rythme de voyage au long terme … Cap vers la mer !