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Une exploration sportive dans le Ratanakiri !

On reprend nos 10 degrés perdus en arrivant au Ratanakiri. La route est excellente (nous qui pensions retrouver des pistes et routes défoncées… c'est sans doute la meilleure route du pays, toute neuve ! presque décevant !).

On s 'arrête pique niquer et piquer une tête à la Cascade Ka Tieng non loin de Ban Lung, puis baignade et coucher de soleil autour du lac volcanique de Boeng Yeak Lom, si rond et si paisible… 2 bonnes baignades fraîches et agréables.

Le lendemain, les treks dans la jungle étant globalement chers - autour de 200 $ - nous avions décidé de tenter le tout pour le tout et de tester la piste ("sentier") entre Veun Sai et Siem Pang (60 km) qui a priori est à faire à moto ou en VTT, avec 3 bacs… Premier bac à Veun Sai : oui, ils prennent Charlie Popette, sur une plateforme flottante sur 3 pirogues, bueno. J'ai un gars au téléphone qui parle anglais qui m'explique que ça devrait être ok en 4x4. Il ne nous en faut pas plus pour nous lancer !

Le village de l'autre côté est vraiment sympa, un peu lao, un peu chinois, un peu minorités ethniques, de jolies maisons en bois découpées, terrasse bordéliques sur le bord du Tonle San, abris terrasse publics au vent sur le fleuve où nous ferons un pique nique improvisée et une baignade.

Seulement… après le village, la piste devient vite un chemin de sable sur lequel Charlie Popette glisse comme un surf (Manu a compris le mouvement visiblement). Les choses se corsent lorsque les arbres viennent jouer les poteaux de slalom sur la piste en sable… puis quand le terrain meuble de sable et terre rouge se creuse d'ornières de 60-70 cm au bas mot !!

Franchement, j'ai plutôt tendance à positiver et me dire que tout peut passer, mais je me suis dit 4 ou 5 fois en me cramponnant que ça ne POUVAIT PAS passer… sans tout arracher, du décor ou de notre monture! Eh bien c'est passé, en luttant parfois, baston avec le volant, en faisant patiner l'embrayage, en faisant ronfler le moteur et en bourrinant sur la fonction 4x4, en redressant dernière minute et surtout en gardant une concentration sans faille tout du long (le moindre geste non adapté nous laisse dans le décor, bloqués au beau milieu d'une forêt sauvage). Un véritable exploit de pilotage, j'en suis restée toute tendue et franchement admirative de mon mec !

Manu aura donc bien transpiré, Charlie Popette bien morflé (on a perdu 1 bout de pare choc - retrouvé !-, un cache essieu et un bout de cadre de panneau solaire dans la bataille et tordu une jante - ce qui nous a valu une roue qui se dégonfle à grand bruit jusqu'au premier village), moi j'aurai juste tétanisé légèrement au niveau des trapèzes et les filles ont continué à lire, jouer aux cartes comme si de rien était, secouées comme des pruniers…

Bilan : 12 km en 3h aller (idem au retour), pour passer la nuit en pleine forêt et nous réveiller au petit matin avec le bruit des oiseaux (des dizaines de cris et chants pour le moins étonnants - comme dit Erika, "ils doivent être beaux ces oiseaux vu leurs chants" ! Ça c'était vraiment chouette. Les gars du coin nous ont demandé si nous n'avions pas eu peur du tigre d'ailleurs ; a priori il y en a 2 ou 3 dans cette forêt. Ben non, il a du dormir tranquillement sous Charlie Popette :). En revanche j'ai quand même aperçu le cul d'un animal noir et haut comme un gros chien (les gens du village m'ont suggéré un ours… mouai, j'aurai bien aimé !).

On a tout de même croisé ou entendu 2 tronçonneuses... les bûcherons ne chôment pas dans cette vaste et majestueuse forêt aux arcaniers qui touchent le ciel... jusqu'à même tard dans la nuit. Parions que dans quelques années ici aussi la forêt aura laissé la place aux surfaces cultivées... quel gâchis... pas de bon augure pour les 3 tigres.

Et décider de faire demi tour (eh oui, par principe on ne revient jamais en arrière mais… il restait à peu près 40 km à faire… bon, ben on l'a eu notre aventure dans la forêt nan ? Et franchement, si c'est pour nous entretuer ou nous écrouler avant la fin... on a plutôt opté pour le retour (back to the bac) et la perspective d'un diner au resto dans les arbres à Ban Lun, avec baignade entre les 2.

On a même hésité à se faire une nuit dans un resort, mais finalement on n'a fait que passer (c'était beau) et on a atterrit dans les arbres.

Raisonnable et bien venu :)

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