A Chiang Mai on retrouve Eric et Sam qui squattent le jardin d'une auberge de jeunesses pleine de gamins australiens, bon esprit ! Lessives (qui sèchent en 2/2, je profite de la machine de Sam et Manu passe au garage). On organise un peu la suite et visitons 2-3 splendides temples à la nuit tombée dont Chiang Mai est remplie.
Sur la route nous faisons un arrêt au stand à Lampang, petite ville ses maisons de riches négociants et propriétaires d'éléphants, les bons petits plats dans cette immense maison de bois biscornue
Le sublimissime temple Lanna de Wat Phra That Lampang Luang... dentelles de pierre blanche, colonnes de bois peintes, incrustations de métaux et verre colorés dans les façades en bois. Tout est beau, sans être vraiment kitsch. Soutiens de bois à caractère religieux à un gigantesque arbre aux ramifications lourdes et nombreuses.
On apprend que nous devons retourner à la frontière car il nous manque le doc de déclaration simplifiée en douanes qui ne nous a pas été remis lors de notre passage ! Et bim, 700 bornes dans les dents ! Manu s'arme pour 1,5j de conduite… sous la chaleur écrasante, puis la pluie salvatrice.
Pour se remettre du baume au cœur, on repasse par Kampaeng Phet où nous avions si bien mangé et passons cette fois au resto de nouilles locales, bondé ! C'est bon signe et c'est bon !!
Puis tractations à la frontière : ça dure bien 45 min, mais on obtient notre papier… Je pense quecomme nous, les douaniers hallucinent de ne pas avoir fait leur travail (et nous n'avons franchement pas été vigilants non plus :), comme quoi, un passage de frontière en moins d'1h, c'est louche :)).
Puis une route qui longe la frontière cambodgienne, rurale comme il se doit, des rizières vert tendre, des oiseaux, une certaine pauvreté - cabanes délabrées, les gens se nourrissent de pêche (crabes et poissons qui fourmillent dans les plans d'eau), le lac et la famille de pêcheurs qui nous apporte les crevettes encore vivantes et frétillantes au petit déjeuner, le tour de bateau au milieu des fleurs de nénuphars qui nous émerveillent par leur incroyable étanchéité : nous ne nous lassons pas de les éclabousser pour créer des myriades de petites bulles d'eau qui se divisent en minuscules perles ou au contraire se rassemblent pour créer une bille plus grosse et aller mourir dans l'eau, sans avoir aucunement pénétré dans cette feuille imperméable à tout liquide… Ce qui nous vaudra une petite séance sur l'hydrophobie et les filles s'enthousiasment pour les vêtements auto-nettoyants qui pourront être conçus dans une matière similaire… finies les tâches !!!
La chaleur est écrasante ces derniers jours : quelques moments de répit se manifestant par de brèves averses, un peu de vent frais la nuit, mais nous avons du mal à dormir et les journées sont harassantes de chaleur, ce qui ne nous empêche pas de nous lancer dans l'ascension d'une colline couverte de forêt (motivés par la promesse de l'ombre et d'une douche froide au retour qui nous semble salvatrice). La balade est sympathique et nous entendons un peu partout de puissants cris "Léon !", jusqu'à découvrir un splendide paon qui s'envole devant nous sur un toit, puis 2-3 autres, splendides et royaux, d'un bleu nuit profond dans ce paysage tout en nuances de verts. Salomé et moi sommes fascinées par ces animaux étranges et majestueux, que l'on verrait bien dans notre jardin (ça et une panthère… quoi de plus chic?).
Puis nous joignons Bangkok, limitant la casse des bouchons un dimanche aprem. On trouve un squatt pour la nuit au fond d'une impasse en face de notre presta de shipping, un garage pas loin, parce que maintenant plus personne (pas même moi) ne peut ignorer que notre Charlie Popette ne tourne pas rond et fait des bruits de courroie plutôt inquiétants à chaque redémarrage (les gens du parking d'â côté nous trouverons un mécano pour le lendemain matin, qui nous changera tout : poulie, alternateur et pour un billet de 100€ nous sommes à nouveau confiants sur la capacité de notre bolide à nous acheminer sur les chemins du monde les plus beaux et les plus aventureux :))
C'est l'occasion de nous balader dans des quartiers populaires et animés de Bangkok (toujours au Sud) franchement sympathiques, food stands comme partout, qui révèle toute son animation nocturne : il y a une vraie vie la nuit dans ce pays, de la musique (toujours aussi atroce), des tables sur les trottoirs, des gens qui mangent, rigolent, boivent (mais pas excessivement), discutent jusqu'à 5h du mat, moment où les 7 Eleven ouverts 24/24 et présents à tous les coins de rue confectionnent des sandwichs pour les affamés de la nuit. Cette animation nocturne généralisée serait impensable en Europe, peut-être du fait du climat qui rend les nuits plus dures, mais surtout à l'état d'esprit et à l'exigence à laquelle nous soumettons nos journées qui ne laissent pas la place à des nuits actives !
Motivés par la chaleur, nous sommes allés prendre un bain de requins et animaux aquatiques en tous genres à l'Aquarium de Bangkok... qui nous a coûté un BRAS. Sympa, mais à ce prix là, si on avait un peu anticipé, on aurait certainement trouvé un autre dérivatif à nos prises de tête shipping et réparations camion (Manu a réussi à superviser une équipe de mécanos trouvés dans la rue sur un parking où nous avons squatté pendant 2 nuits, pour changer tout l'alternateur, poulie et courroie) !