Une tentative de résumé de nos 15j sur Koh Chang : un séjour délicieusement iodé, entre eaux cristallines, soleil & ombre, pluies rafraîchissantes parfois, sable blanc et rochers, jungle préservée, villages de pêcheurs et terrasses de bois colorées aux brises marines, rencontres locales et importées…
pour finir en beauté de profiter de ce doux pays aux saveurs exotiques et presque familières maintenant !
On appréhendait (un peu) ces 2 semaines de repos forcé, mais... 1. nous n'avions pas envie de passer notre temps à programmer divers points de chute en mode sac à dos (déjà l'organisation du shipping nous a plutôt bien occupés) et 2. nous avions l'intuition que cette île accidentée nous apporterait des occupations variées, au-delà du seul farniente de plage et en dehors du tourisme de masse que nous avons fui pendant notre mois et demi en Thaïlande, (re) découvrant un pays magnifique, une culture douce et riche, des gens gais, chaleureux et pleins d'un enthousiasme que l'on croyait entamé par les dérives du tourisme (chaque année, autant de touristes que d'habitants peuplent le pays!). Nous rebaptiserons entre nous - et sans mauvaise moquerie - la Thaïlande le pays des bisounours: tout y est simple, doux, agréable et savoureux.
On arrive sur Koh Chang propulsés (c'est le mot !) par un taxi privé qu'on a réussi à dégoter et à négocier en arrivant à Pattaya, après avoir loupé le dernier bus (13h)… Eh oui, quand personne ne connait les horaires des bus, c'est plus compliqué pour arriver à l'heure… Mais puisque l'on bénéficiait d'un rapatriement grâcieux du port jusqu'à Pattaya, on a suivi le rythme de la conductrice et son arrêt fringale au KFC (le pied :(). Au final, au lieu des 4h annoncées par les taxis, nous mettrons 3h pour rejoindre l'embarcadère pour l'île et réussirons même à prendre le ferry de 18h et non le dernier de 19h, après avoir eu notre lot de sueurs froides sur la route (oui, même moi qui ne suis pourtant par regardante sur la vitesse, je préférai ignorer les déboîtements sauvages et freinages de dernière minute !)
Une fois sur l'île, nous arrivons dans notre "resort" cheap de nuit, après avoir franchi 1 côte qui nous paraît déjà bien raide. Dès le lendemain au réveil, on se rend en stop à la plage la plus proche (et la plus bondée) pour 1. se faire un petit dej les pieds dans l'eau (ou plutôt le sable) et 2. trouver d'urgence notre moyen de transport pendant ces 15 jours. Mission accomplie, même si nous hallucinons sur - dans le désordre - la beauté de cette île montagneuse, de la plage qui nous accueille mais aussi de la surpopulation touristique sur ce splendide bout de bord de mer qu'est White sand beach et les prix de tout. On sent qu'il va falloir un peu de temps pour adopter cet endroit à la fois touristique et sauvage, mais qui promet.
Après quelques rapides discussions, nous décidons de trouver une mob side car (je ne me fais pas confiance pour piloter un 2 roues sur des routes de montagne avec des gens qui se doublent de gauche et de droite, parfois en cascade et en trimballant une fille). C'est le parcours du combattant, car ils en on tous, mais s'en servent pour faire leurs courses et ne veulent pas les louer… Mais notre obstination va payer au bout de 30-40 min de pérégrinations, nous trouvons un vieil allemand ou hollandais - sosie de Michel Serrault sur ses vieux jours-, qui nous apporte le sien avec moultes recommandations et accompagnement, pour 150 bahts par jour… une affaire, si nous parvenons à monter les pentes raides de cette île bien accidentée ! En tous cas, on fait sensation dans l'île avec notre scoot pourri, notre side car jaune, les casques coccinelles des filles cheveux au vent et nos mouvements pour accompagner le pauvre bolide peinant dans les courbes et les dénivelés : les gens se marrent sur notre passage !
Nous le rebaptisons Charlie Brown, hommage à Charlie Popette qui vogue seul sur les flots et parce que Charlie Yellow nous semble moins fluide. Au bout de 3 jours, Charlie Brown nous aura déjà fait sillonner toutes les routes de l'île et au bout de 15j je pense que la moitié de l'île nous connaissait! Je deviens experte en saut à la volée, poussée, saut de biche (sisi) pour réintégrer le side puis mon siège en évitant de justesse de provoquer une roue arrière. Il faut dire que Manu au fil de jours devient expert des prises d'élan, passages de vitesses en côte, embardées dans les virages et nous ne pousserons plus que de rares fois sur les pentes les plus ardues. Je passe les 2-3 brûlures au mollet sur pot d'échappement, mauvaises descentes ou remontées des filles dans le side car (roulé boulé, genou et orteils brûlés) et un arrêt express dans un fossé pour éviter la descente incontrôlée… Après coup, beaucoup de fous rires, un tout petit peu de peur et peu de mal. Viva Charlie Brownie :))
Cette île s'est révélée - sans surprise - un paradis pour les filles avec ses eaux azures et peu profondes (exit les brassards, Pénélope me dit dans l'oreille qu'on peut les jeter). Pénélope comprend immédiatement le fonctionnement du tuba et ne le lâche plus, oubliant ainsi ses craintes de nager sans support, on dirait un petit calamar, Erika prend les palmes et Salomé fascinée par la richesse de ces eaux splendides, ramasse les plus jolis coraux pour recouvrir de trophées les branches d'arbres et imaginer de nouveaux bijoux. Nous en verrons de toutes les couleurs et de toutes les formes - poissons coquillages et coraux - lors d'une journée de Snorkeling dans le parc naturel (koh rang, koh wai, koh mak et autres), on en profite un max (toujours les derniers à remonter sur le bateau) et on termine exténués et les sinus et les oreilles vibrants.
Etonnés nous-mêmes, Manu et moi nous prenons au jeu de sillonner et expérimenter les dizaines de plages de cette île : à l'ouest plages longues et ombragées plus fréquentées d'où les couchers de soleil sont mythiques, où les filles trouvent copains & copines pour ériger des temples de sable et vider leur énergie dans la mer, routes sinueuses et aux dénivelés impressionnants // à l'est, plus sauvage et authentique, plages plus petites et plus rares, enserrées dans des criques, bordées de cocotiers, villages de pêcheurs, route moins accidentée longeant le littoral et plongeant dans les multiples forêts de cette partie de l'île.
Loin d'être une île de plages "lisse", nous avons adoré les dentelles de ses côtes qui se découpent en avancées sur la mer et en dômes sur le ciel, visibles des hauteurs offertes par les routes en dents de scie de l'île, les forêts de cocotiers, les mangroves, les reliefs sombres qui accrochent les nuages tels des géants de verdure menaçants au centre de l'île et donnent à ses contours une intense couleur verte contrastant avec le blanc des plages et le bleu parfois si pâle de l'eau. Un tableau de contrastes, mouvant et toujours émouvant.
Ce séjour a été riche en rencontres : les filles se lient d'amitié avec 3 soeurs (françaises, quel bonheur!), on fêtera les 14 ans de Jules (et on réserve notre 1er we d'octobre, c'est noté!) et on se fait squatter nos jeux 3 jours de suite par Istral, le petit intrépide italien expert en doigts d'honneur (ce doit être une histoire de culture…) et parlant un anglais quasi parfait, qui recherche la compagnie des filles un peu désorientées par cette boule d'énergie (on dirait elles !), la famille exclusivement féminine de Baan Yemaya qui initie les filles aux spécialités culinaires thaïlandaises (ah la beauté et la sérénité de cette maison-jardin flottante!) et le dernier jour, rencontre tonitruante chez notre boulanger français avec une ancienne de Master chef (ça mène partout!) qui nous raconte son coup de coeur pour cet endroit et l'organisation d'un planning 6 mois ko chang 6 mois France... why not !
Car côté culture, on a surtout approfondi le côté culinaire… les déjeuners ou diners se sont souvent apparentés à des cours de cuisine déguisés. Les filles surtout ont été des observatrices assidues et tenaces, bravant les éclaboussures bouillantes des cuisines de nos bouibouis préférés et surtout les réticences des cuisinières parfois craignant pour leurs peau x délicates (celles des filles) ou agacées de devoir les contourner. A force de persévérance, elles ont fini par être totalement adoptées dans la géniale cuisine ouverte de nos hôtes de baan Yemaya, jusqu'à nous faire déguster leur propre réalisation : banane au lait de coco caramélisé...
Quant au massage, nous avons coché la case le tout dernier jour de notre séjour, les filles avec les poissons, moi avec les coudes, les pieds et les genoux de ma masseuse sous un arbre devant la mer au coucher du soleil... todo bom :)
Nos lieux de prédilection :
Baan Yemaya à Salak Phet, dans cette géniale maison sur l'eau au milieu de barquasses de pêcheurs, tenue par des femmes - sœurs, mère, petite fille - qui font un massaman et un panang curry du feu de dieu !! Salomé y restera en stage pour faire à la main le lait de coco (un sacré boulot de plusieurs heures pour couper les noix de coco, retirer la pulpe avec une rape très coupante, la malaxer et en sortir le lait… on comprend aussi pourquoi c'est aussi bon ! Les herbes du petit jardin flottant y sont aussi pour qqch), les filles s'imposeront peu à peu en cuisine au fil des visites et Erika cuisinera les bananes au lait de coco caramel, un régal! Un havre de paix et de verdure sur l'eau, plantes suspendues, livres et tableaux dans une bicoque de bois blanchi d'une hauteur de 3m sous plafond, agréablement ventilée de tous les côtés par des ouvertures persiennes laissant passer la lumière douce qui se reflète sur l'eau
La balade dans la mangrove pas loin
Le coucher de soleil du haut des tables perchées de la Porn house (aucun lien…) à Kai Bae en dégustant un curry aux moules vertes… (toujours aucun lien)
Le chenal bordé de terrasses de bois bordéliques qui rejoint la plage à Klong Prao
La petite plage de galets déserte de Chai Chet au coucher du soleil qui fait souffrir les pieds
La toute petite plage de Klong koi (extrême Sud Est) Bang Bao, toute bordée d'arbres qui viennent lécher l'eau, une eau claire et bleue pâle, cafés et restos, stands de massage mais à tout casser 20 personnes dans l'eau à peine.
Le village de pêcheurs de Bang Bao, ses maisons pourries et colorées, son joli petit phare du bout du monde, porte d'entrée d'un des plus beaux aquariums du globe (dit celle qui ne fera jamais de plongée…).
Le resto du Blue Lagoon, tables sur pilotis et deck menant à la plage
Nos 2 cantoches de rue à qqs centaines de m de notre chambre.
Long beach (extrême Sud Ouest), parce que le sable y est tellement blanc, la mer trop chaude, mais après une centaine de mètres on trouve enfin un peu de fraîcheur pour atteindre la température parfaite
1 ou 2 criques de rochers pour nous tous seuls côté est
Notre tape-cul quotidien qui nous a baladés cheveux au vent tous les jours, en pétaradant un max, Charlie Brooooown!!