Bivouac dans une superbe wadi très encaissé, mais une nuit chaude, étouffante, sans air (ce qui est rare ici)... dure ! Le petit matin sera agréable, réveillés par les chèvres et l'écho des bergers rameutant le cheptel (4 chèvres).
Direction Mascate, tour au port et au Fish market, dej poisson luxe ( ça faisait longtemps !) à la Brasserie, vraiment bon, puis on suit la corniche bord de mer (Muttrah) pour arriver côté vieux Mascate où on commence par le musée Bait Al Zubair (tout sur les vêtements traditionnels et bijoux des différentes ethnies omanaises, superbes ! Ça donnerait presque envie d'empiler les couches, d'arborer les voiles..., jardin avec falaj et tente bédouin + maquette de forteresses dans le désert, puis cartes de l'Arabie heureuse - Arabia felix - et on imagine la richesse de ces navigateurs et marchands habitant la belle Mascate rocheuse de l'époque, intérieurs luxueux, tapis indiens ou persans, porcelaines de Chine, meubles de bois précieux...). On continue vers le palais du sultan, coloré à souhait avec ses formes rondes… On aime ou on n'aime pas... moi j'adore, ce palais me réjouit, élégant château d'eau tout de bleu, jaune et or, joyeux mais élégant, Manu le trouve kitsch et de mauvais goût, il est sans doute les deux ! Forts surplombant les rochers escarpés de l'entrée maritime de Mascate. Bivouac sur la plage près du quartier aéroport, belles villas d'expats qui baladent leurs chiens sur la plage...
Visite de la Grande Mosquée du sultan Qaboos : construite en 2001 (pour rappel le sultan règne depuis 1970), 6 ans de construction dont 4 ans d'assemblage du gigantesque lustre allemand en swarovski de 8m de diamètre dans la salle de prière des hommes, le non moins géant tapis persan (la pièce fait 4000 m²), le dôme inspiré de motifs persans est splendide. Au-delà de ces records de gigantisme, ce qui nous a plu le plus sont les alcôves sous les arcades, décorées de motifs tantôt persans (ce bleu ciel si caractéristique et quelques jaunes), tantôt indiens (bleus foncés, or, rouge discret sur fond blanc), tantôt motifs du désert (coloris rouges, noirs et blancs). Dans tous les cas les motifs sont géométriques ou floraux, jamais de représentations humaines ; si l'on veut avoir davantage d'information sur tel ou tel épisode religieux, on doit se référer au Coran directement. C'est pourquoi, sous les vitraux (de fabrication française) qui contrairement à nos églises ne représentent aucune scène, se trouvent des exemplaires du coran.
Puis nous nous dirigeons vers un salon de thé garni de coussins où des femmes avenantes nous servent cardamome, thé gingembre, dates succulentes confites à souhait et où les discussions - dans toutes les langues ! - sur la religion vont bon train (les 5 piliers de l'islam, les heures de prière en fonction du soleil et du réveil du cerveau, la charité qui doit concerner 2.5% des grosses fortunes mais aussi tous les gestes du quotidien)….
l'heure du thé. Nous sortons de ce salon de thé la tête (et les poches !) farcies de dattes et de principes de l'islam (courant de l'ibadisme ici), énoncés avec douceur et ferveur dans un français parfait par une guide qui passait par là, farcie de tresses pour Erika et Salomé qui s'attirent les faveurs de la volubile et sympathique Naïma, cultivée et passionnante et surtout intarissable sur toutes les choses de la vie, qui, secondée par Salima qui reconnaît en Salomé son double français, transformera le lieu en salon de coiffure pour une bonne demi-heure (l'habitude de tresser vient de leurs origines africaines nous disent-elles), et avec une invitation de la part d'un vieux monsieur sympathique à dormir dans sa ferme à 40 km à l'ouest de Mascate où il nous promet piscine et bbq. Il n'en faut pas plus aux filles pour accepter avec enthousiasme et nous de modifier nos plans (nous avions prévu de festoyer dans un excellent resto du vieux Muttrah - Bait al Luban - pour l'anniversaire de Pénélope, prenant de l'avance tant que nous étions en ville, chose que nous ferons finalement au dej. Tout sera en effet excellent, currys omanais, shorba de lentille s, agneau de xheures…
Nous serons accueillis à la ferme Al Basrawi avec brochettes (et feu !), pains de toutes sortes, jus de fruits et visite du jardin (herbes, manguiers, dattiers), aire de jeux pour enfants, sanitaires à dispo et piscine. Royal ! Nous passerons une bien agréable soirée à discuter avec Hamdi et sa femme Rajma (j'écris en phonétique) à discuter de tout : famille (ils ont 5 fils, dont un qui joue au tennis au niveau national et est entraîné à la Nice Academy), Oman (le pays, la cuisine locale et d'ailleurs, le peuple), les voyages (Hamdi a beaucoup voyagé, fait ses études aux USA), l'islam et les craintes infondées des populations du monde envers une religion pacifiste, l'éducation, la politique, la situation du Yemen voisin et bombardements sous prétexte d'éradiquer le terrorisme, le fléau des écrans et discussions virtuelles… Bref, un plaisir d'échanger avec des personnes ouvertes, cultivées et généreuses. Le lendemain nous promet une révision mécanique de Charlie Popette avec le voisin qui travaille dans le pétrole et est féru de mécanique, engins lourds ou légers, une visite des animaux de la ferme, une baignade piscine et peut être si nous avons le temps, une excursion source chaude dans la montagne à 40 km dans les terres avant de rejoindre Sohar où nous sommes attendus...