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Ardabil ou l'incident débile et sources chaudes : enfin un vrai bain après… des semaines !

Nous décidons de jouer la raison et rejoignons les grands axes le long de la Caspienne (si nous nous étions écoutés comme à chaque fois, nous aurions continué à ziguezaguer dans cette montagne si bucolique…). L'itinéraire, frôlant la frontière Azeri, nous permet d'apercevoir la mer, bleue et calme comme le grand lac qu'elle est, derrière rizières et étendues de kiwiers en fleurs et parcs industriels. Les maisons de la Caspienne sont cubiques, les toits en tuiles à 4 pentes, on sent la douceur de la mer et apercevons qqs pancartes "Swimming allowed" (ouah c'qu'ils sont détendus ici !!). L'endroit est très urbanisé et nous ne sommes que peu tentés par la baignade autorisée... Nous arrivons à Ardabil par une route de montagne bien large mais qui grimpe dur et au trafic infernal ! Les voitures se croisent, comme pour tisser une longue tresse virtuelle et s'arrêtent pour acheter du miel, pique niquer, prendre un selfie avec le panorama ou simplement des petites fleurs (plus l'iranien est baraqué, plus il aime les petites fleurs). Je crois que Manu a vécu ses minutes de conduite les plus sportives ici, à doubler à l'iranienne par la droite ou par la gauche, en fonction de l'espace disponible (ou que l'on se crée sur la voie d'en face) et en gérant les montées, les hello aux autres conducteurs, ce qui vient à droite, à gauche, ce qui s'arrête sauvagement devant et ce qui double en face… Pfiou, au final, Ardabil nous semble bien tranquille, une belle atmosphère de soir de fête religieuse où tout le monde sort ou offre sur le pas de sa porte ou de sa boutique son thé, ses gâteaux (mammamia, les gâteaux moelleux à la vanille), ses bonbons, où les commerçants vous offre une 2ème portion équivalente à celle achetée. Les gens sont adorables ici, on mange bien, on trouve un spot impeccable dans un petit jardin public tranquille tout vert dans lequel nous réussissons à rentrer CP. Le mausolée de Sheikh Od din est une merveille ! 2 dômes de briques larges, la tour Allah-Allah toute de bleu sertie, 2 dômes bleus et dorés, l'ensemble est splendide et l'intérieur nous éblouit de ses couleurs sombres mais denses et lumineuses (ce bleu nuit peint de doré, ces niches de bois ciselées et peintes).

La balade eut été douce et agréable si Pénélope n'avait pas recommencé ses bêtises en série : chute érafflante de bon matin en sortant du camion en sautant courant, marche sur les fontaines au sol (ce qui lui vaut un premier bain de chaussures et plus) et clou de la journée, trouve 2 seringues par terre - je la chope avec et lui fais un sermon sur ce qui pourrait lui arriver si elle se piquait… Je la vois consulter Salomé en panique dans mon dos. Elle a le doit en sang… naturellement, ni une ni deux, elle l'avait ouverte et avait testé la pointe avec son index. Pas le temps de faire ouf, un gars nous voit et nous guide expressément à l'hôpital le plus proche même si nous tentons de le décourager (no, the doctors are specialists for children, they know what to do. Une jolie illustration du comportement iranien avec les enfants : ne rien laisser au hasard, il pourrait leur arriver qqch ! En l'occurrence, nous passons devant tout le monde - non sans avoir un peu honte - et le médecin nous demande si elle est vaccinée contre le tétanos. Ça oui ! Malheureusement elle n'est pas vaccinée contre elle-même ! Alors, pas de risque. Bon, le sida ou autres maladies infectieuses n'ont pas l'air de sévir tellement dans le coin :)).

Globalement, nous sommes fatigués. Les filles se disputent beaucoup en ce moment, nous aussi de fait, sur les arbitrages entre nos (mes) envies et nos capacités (celles de CP). Pénélope nous pose un tas de questions sur la mort et réclame la maison. Nous avons bien besoin d'un peu de repos. Mine de rien, le voyage fatigue et nous maintenons depuis le début un rythme soutenu (qui nous convient bien et entretient notre motivation toujours).

Du coup, nous mettons le cap sur Sareyin et ses bains issus de sources chaudes… La ville est moche et totalement dédiée au tourisme et nous payons l'équivalent de 10€ pour rentrer dans un établissement (nous choisissons celui qui nous semble le plus ancien). Manu devra aller côté hommes (a priori bien plus d'activités que côté femmes, hammam, sauna, piscine). Côté femmes, nous nous contenterons fort bien de la piscine aux eaux jaunes de souffre et brûlante, mais les filles et moi profitons un max de cette détente fortuite, allant nous rincer à l'eau gelée régulièrement. Maîtriser les codes n'est pas évident ici, mais le 2 pièces ne pose finalement pas de pb puisque nous sommes entre femmes, en revanche mon appareil photo déclenche des petits cris effrayés. Panique au dancing... désolée les meufs, j'avais oublié que les images de vos maillots flashy et de vos jambes dénudées ne devaient pas sortir d'ici !

Le bassin est chaud, décrassage express et détente immédiate ! Accessoirement, les eaux thermales sont sensées guérir la syphilis et la calvitie… côté calvitie, on n'a pas trop de pb, côté syphilis, c'est parfait pour Pénélope et sa seringue… Nous sommes totalement rassurés maintenant :))

Je fais la rencontre de 2 mamies très chic qui parlent un français impeccable, et pour cause : l'une d'elle était professeur de littérature française à l'université de Téhéran !

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