Passage de frontière Arménie-Géorgie express en 30 min chrono, record battu.
Tbilissi est belle et fourmille, même sous la pluie ! Vieilles maisons de pierre et bois, balcons en dentelles, certaines s'écroulent, certaines rues du vieux centre sont totalement rénovées, églises de briques sur les hauteurs, ambiance de Toscane - cyprès et dômes ronds de métal brillant, le fleuve Koura impétueux et boueux, ponts, collines boisées, forteresses sur les collines, statues et œuvres d'art sur chaque place, cafés et restos terrasse, on ne sait lequel choisir (café Le Toit pour le nom - décor de grand-mère et musique jazzy). Le soir, après une balade sous une pluie fine mais tenace, nous nous laissons attraper par les khatchapuri et autres "pizzas" (au centre d'un pain divinement chaud, moelleux et craquant, une "soupe" de fromage, œufs et beurre… tout simplement, ou patates et crème fraîche). Des légumes ? Pour quoi faire ?... mon estomac ne résistera pas à ce traitement surgras après un régime de riz depuis 10 mois...
L'escapade de Manu au bazar de pièces détachées pour voitures ne sera pas un succès (what a bordel !!!), le passage chez Tegeta Motors pas vraiment non plus (changement du filtre en 1h mais pour 18€ cette fois…) ; ils n'ont pas les pièces. Ils nous renvoient en Turquie, tout en nous rassurant en nous disant que nos pbs ne semblent pas critiques. Qu'à cela ne tienne, direction Turquie then. Mais avant un check dans un autre garage qu'on nous avait conseillé (boîte de transfert, nope et feux stop - remplacement du sensor OK).
J'ai eu droit de magnifiques poèmes pour mes 41 printemps (oui parce que certains ont des hivers, moi j'ai des printemps… pluvieux ;) et un bouquet de fleurs.
Ascension des 2 collines, celle de Mère Arménie (la statue est belle, plantureuse) en passant par de charmantes placettes au pied d'églises de briques entourées de verdure (décidément, ça me rappelle Lisbonne, la chaleur en moins :), vues splendides sur la ville, toits entrecoupés d'arbres et cyprès, jolies maisons accrochées à la colline, vieilles pierres, la grimpette est vraiment chouette !
Au sommet, au pied de la zipline sympa mais peu impressionnante, nous croisons 3 français en vadrouille Thomas (vigneron), Alice et Vincent qui nous parlent d'un salon des vignerons et d'une fête foraine sur l'autre colline. Les filles motivées par la fête foraine et nous par l'autre, nous entamons la longue descente puis ascension de ces 2 collines par un petit sentier ombragé en bordure. Arrivés en haut, l'amabilité des caissières (c'est le cas de la plupart des matrones géorgiennes que nous avons croisées jusqu'ici, dans des lieux publics : on les emmerde !!) nous fait passer l'envie d'acheter des tickets (il faut faire 1,42m pour faire le "petit huit" bidon…, vla la perspective d'adrénaline). Finalement, devant le train fantômes, le gars nous fait passer discrètement en dépit de cette organisation peu efficiente, et bien entendu c'est un fiasco, Pénélope est terrorisée devant ces personnages de cire sanguinolents et ces cris d'outre tombe !
Nous retombons ensuite sur nos acolytes en haut de la colline au fameux salon des vignerons devant un stand de vins faits par de jeunes français installés en Géorgie (domaine Lapatie). Un divin "petnat" qui vaut tous les champagnes et les seuls bons vins du coin (parce que le vin géorgien, il râpe un peu… beaucoup!).
Nous continuerons jusqu'à la nuit, descendons avec le funiculaire et finissons dans un resto (Chef Grandma) à l'ambiance feutrée et gaie d'une famille juive peuplé de femmes de 2 générations, celles très brunes et celles aux cheveux blancs chignonnés sous des foulards (? c'est une suggestion d'Alice qui me semble pertinente au vu de la vaisselle en porcelaine, vieilles chaises et chandeliers à 5 branches sur les tables). La cuisine est divine, le vin dégueu, la musique excellente (chants et piano, puis vieux vinyles qui déchirent), Thomas finit par danser sur la table pendant que tous entonnent un joyeux anniversaire assorti d'une bougie rouge sur un gâteau d'épices succulent, je souffle le chandelier en prime et on se fait gentiment virer vers 1h du mat, on se sépare à grands renforts de hughs, on se retrouve dans les manifs de Tbilissi (pas bien compris de quoi il s'agissait), et Manu réussit miraculeusement à nous emmener dormir dans la verdure !
Hmmmm le bon café salutaire du lendemain !! (merci l'Entrée)