Après Antalya, fini les resorts blindés et les basses des bateaux-bars-boîtes ; plus besoin d'user des stratégies d'évitement du tourisme en bande ! (reste 1 ou 2 voitures avec la musique à fond, mais jamais très longtemps). Enfin une côte nature parsemée de petites villes tranquilles.
Bivouac idéal, crique bleue, baignades puis longue promenade matinale dans les rochers et les pins, 3 criques, 1 averse et 1 baignade plus tard, les ruines d'une cité romaine, carrefour commercial de la Méditerranée au 7ème siècle avant JC et un aqueduc se dressent au milieu des pins, quasi les pieds dans l'eau. C'est Phaselis.
Entre mer et montagne, la route littorale vers Finlike est d'abord montagneuse (splendides roches blanches formant des S dans la mer) puis laisse apparaître une mer de serres blanches ; comme si la moitié des tomates de la planète était produite ici !
On s'arrête à Finlike petite bourgade tranquille de bord de mer, on croise un cycliste qui nous souhaite la bienvenue et qui nous guide jusqu'à un resto de poissons… ENFIN nous nous faisons un régal de poissons (petits bars et dorades grillés, excellents… et franchement super pas cher), accompagnés de frites au beurre (sisi!!!), de salade de crudités à tomber, d'un pain maison divin et tout chaud. LE poisson qu'on attendait depuis un bout de temps. Oui, partout dans le monde, il faut connaître ces petites perles qui servent de l'ultra frais pour queudalle… sinon tu payes ou tu loupes. Muammet nous amène à sa boutique ensuite et nous ressortons couvertes de pierres naturelles (hmm ? À voir) et un bifton en moins… pour aider un gars intéressant et qui a du mal à joindre les 2 bouts, déplorant la situation économique dans laquelle M.E a mis le pays. Il a l'espoir d'un vrai changement le 24 juin… Nous croiserons les doigts pour lui et ses pairs, on a promis et on le souhaite sincèrement,...
A Kas, nous élisons domicile sur une péninsule toute verte couverte de villas luxueuses dans une végétation luxuriante et des vues incroyables sur la baie et ses îles. Le lendemain, après une balade matinale dans un amphithéatre romain aux couleurs du parti Atatürk (les élections approchent… 3 tentes Quechua dans l'orchestre, un gars qui sort et redresse le drapeau à notre arrivée), nous aussi on décide de nous payer notre tranche de luxe (pour pas grand-chose, la livre turque chute, effet collatéral de la politique internationale) dans un café sur les rochers face à la grande bleue… portions de dingue, décor idyllique.
Patara : une plage, mais une plage… LA plage !!! Vous en avez marre des plages ? Et bien pas nous, parce que celle là… incroyable qu'elle soit déserte (ou quasi), longue de plusieurs km, sable fin, mer superbe, vagues, dunes et forêts, arbustes, rochers, lauriers roses sauvages qui colorent le jaune d'un rose vif, marais, site romain… on n'en revient toujours pas ! Cette plage mérite bien 1 journée de balades et baignades (Arf les chevilles dans le sable qui anéantit toute détente, grimpette de dunes) et 1 bivouac. Mis le réveil à 5 du mat (car c'est aussi une plage à tortues parait-il, on verra en effet une trace et un nid le lendemain)… mais à 5h, le ciel est zébré d'éclairs et de grondements lointains, certes, mais la plage est aussi à quelques dunes de là… J'en profite pour 1. faire taire le réveil, 2. admirer dans un demi-sommeil par la fenêtre de tente de notre lit (notre auberge étant à la Grande Ourse :), ce ciel sombre éclairé d'une lune jaune (pleine ? On dirait) et illuminé en orange par les flashs des éclairs… féérique, mais pas assez pour me lever. Qqs errances serpentines dans les dunes plus tard, on s'infuse dans une eau iodée fraîche et tonifiante ! Ah si, des serpents on en croise de toutes sortes : petits, gros, verts, sombres, repus ou affamés, toujours ultra rapides dans leurs mouvements de translation en S… qui nous arrachent toujours des sursauts de frayeur… Des sangliers aussi, des tortues terrestres, d'eau douce et d'eau de mer, des geais, des cigognes : le bestiaire est éclectique !