Il fait chaud, 30 degrés, humidité marine, on n'a plus l'habitude !
La Méditerranée aussi se rappelle à nous avec cette couleur si caractéristique, un bleu vert profond et incroyablement claire. Nous en avons vu des eaux sublimes, transparentes et de tous les bleus que nous avons expérimentés, celui-ci nous semble le plus beau, car le plus soutenu, avec la même transparence que les eaux thaïlandaises ou omanaises.
Les filles retrouvent les baignades avec un enthousiasme non modéré. Nous fonctionnons donc au rythme de 2 baignades quotidiennes : 1 le matin (au lever… la meilleure !) et celle d'après la balade ruines - ruelles - port - remparts - jardin - café - sandwich, pour rafraichissement de fin de journée, et douche !).
Un paquet de bivouac dans les pinèdes longeant la mer… ça aussi c'est rafraîchissant.
Entre 2 longueurs de littoral bordées de complexes hôteliers plus ou moins luxueux (en forme de Kremelin, ou de résidence villa italienne ou…. Une débauche de complexes géants plus ou moins dédiés à une clientèle russe en all inclusive), les villes côtières sont superbes, vieilles maisons turques en pierre autour de criques ou falaises surplombant cette mer limpide et bleue, avec leurs vieilles pierres héritées de l'empire romain.
On se croirait en Grèce souvent. La nourriture et la population différant bien entendu.
Alanya : superbe petite ville balnéaire dont nous visiterons essentiellement la forteresse et l'ancienne cité de vielles pierres d'où dégoulinent des grimpantes (ou tombantes !) fleuries, au terme d'escaliers ou sentiers ombragés, traversant un cimetière sous les pins, passant devant une superbe mosquée de briques, des ruines de briques ou de pierres et les créneaux de la forteresse seljoukide. Nous goûtons le charme et les parfums de cette ville méditerranéenne : figuier surtout et partout (je crois que c'est la meilleure au monde), fleurs et végétation omniprésentes.
Side : géniale petite ville en pleine pause de pelouses, resto poisson tous seuls sur la baie bleue (grande classe).
Entre Side et Antalya, nous repérons une plage vierge de resorts (ils ne sont jamais loin mais bon). Nous y allons dans la ferme intention de nous plonger dans l'eau fraîche et claire. Des baraquements sur pilotis ou sur roues alignés et plus ou moins définitifs s'étendent tout le long de cette plage aux vagues trop hautes pour la clientèle timorée des resorts. 3 sont en construction (poutres et planches de pin et tissus en guise de murs, 1 matelas, 1 table, juste un tuyau qui court d'habitation en habitation), un couple sous un parasol sur des chaises en plastique en train de pêcher, lui tenant la ligne, elle juste à côté l'accompagnant mentalement, pas plus d'activité, 2 enfants jouant dans les vagues ; nous sommes vraisemblablement au niveau d'un camp de réfugiés improvisé, qui "campent" pour un bout de vie dans cet endroit bruyant de vagues, où chacun essaie d'avoir un peu d'intimité, l'horizon à perte de vue.
Les visages sont souriants et fatigués. Nous n'osons pas poser de question, tout juste esquisser 2-3 sourires et saluts et profiter comme tout le monde de cette ressource universelle, la mer.
Des vies si différentes qui se côtoient d'une plage à l'autre… ça nous laisse pensifs, ces existences qui ne tiennent à rien, dont tout le monde se fout - nous les premiers qui décollerons demain pour d'autres horizons -, déracinées, mais qui s'appliquent à maintenir une unité de vie, famille /couple. Je trouve ça beau aussi, pas que triste : recentrage autour de l'essentiel, dans la blessure (ce voyage nous aurait il appris l'empathie ?...).
Antalya : baie superbe, une falaise droite et verticale rouge et crème, plantée de palmiers et maisons de pierres à balcons de bois… et au loin derrière la brume iodée, les montagnes .
On trouve une vrai petit resto de quartier (c'est plein de turcs, ça ne trompe pas… ah oui, et ici, le Ramadan passe inaperçu…) où on goûte aux spécialités d'Antalya : la soupe à la cervelle (pour Manu!), la salade tiède aux haricots blancs et humus (une tuerie !!), en dessert le potiron confit à la sauce halva (super bon aussi).