Podgorica : nous avons passé qqs heures dans cette capitale (on est-on sûr ? Est-ce vraiment une capitale ?) morte, un samedi à l'heure du déjeuner, heure à laquelle toutes les villes, me semble-t-il, sont au climax de leur activité… Eh bien, pas Podgorica. Nous avons rarement vu une ville aussi tranquille ("ça a son charme" selon Manu, oui en effet, nous sommes tranquilles et pas stressés, même quand les filles courent au milieu de la rue...), quelques personnes attablées sirotant un café ou mangeant une pizza dans les 2 rues piétonnes (ce que nous fîmes, mais avec des crêpes), 4 français peinturlurés commentant le match de foot France Australie. Bref, en conclusion, la ville a son charme avec ses parcs boisés et ses rochers (on se croirait presque en pleine nature) le long de la petite rivière Ribnica qui y fait des méandres, mais, il s'agit d'une petite ville dortoir de montagne, non ?? Alors à nous le grand Vert, direction les montagnes du Nord.
Biogradska Gora : où nous entrevoyons les limites de Mapsme, au péril de notre vie (ou presque). Oui oh… nous avons tenté le diable : faire une rando dans ce parc naturel de montagnes en suivant les sentiers indiqués par Mapsme. Ne le faites pas :) !
Au début, tout va bien : nous suivons d'un pas décidé depuis le lac de Biogradska le sentier de rando : nous traversons forêts et prairies, vues superbes sur les montagnes pâturages dans un paysage ancestral de huttes de bergers triangulaires dont les toits de tôle luisent au soleil ! La méga rando que nous avons planifiée s'annonce bonne ! Mais au bout de 7 km, nous perdons le sentier, et bien entendu, nous persévérons parce que "jamais de retour en arrière" (la suite étant : sauf si notre vie en dépend, ou si c'est stupide…). Nous persévèrerons donc pendant 2 bonnes heures, à piétiner lamentablement sur des pentes quasi verticales, couvertes de végétation de plus en plus dense, des arbres bien sûr, des sapins, mais aussi des plantes savonnettes qui sentent l'oignon (les filles les mangent du coup, à la guerre comme à la guerre), à glisser et à se défoncer les orteils sur le bout de nos baskets (pourries pour la plupart, toutes neuves pour Manu… je ne sais ce qui est préférable). Nous retrouvons un chemin - qui s'arrête au bout de qqs mètres d'escalade de gigantesques sapins abattus sur le chemin -, mangeons un bout au bout, pendant que Manu finit de se défoncer les pieds pour chercher un énième hypothétique sentier (accessoirement, ce que nous avions pris pour du fromage frais s'avère être de la margarine dégueu… enfin on trouve ça bon de toutes façons, nous dévorons) ! Et ô bonheur, la pluie nous cueille sur le chemin retour. Ahhhhhh respirez, c'est bon la rando ! Nous finirons donc par faire demi-tour, constatant les chemins que nous n'aurions pas pu prendre car ils n'existent pas, et avec un certain soulagement mais dépités d'avoir loupé notre rando envisagée - car l'environnement est tout de même splendide, ayant bien fait 18 km dont 11 de m…., trempés jusqu'aux genoux, les pieds fripés et flétris, voire endoloris et boueux jusqu'aux oreilles ! Enfin, nous n'avons pas manqué de batterie, pas manqué d'eau (ça non!), et n'avons pas été dévorés par les loups qui peuplent ces montagnes et parcours plus de 40 km par jour à la recherche de nourriture… Alors quoi, todo bom ! :))
Et les filles ont suivi jusqu'au bout, sans broncher, en glissant et butant sur les pierres et racines. Alors, de retour au camion, nous avalons une tablette de chocolat, un paquet de gâteau, buvons une gorgée de thé et… repartons pour 3 km faire le tour du lac. C'est chouette, l'occasion d'un cours de biologie et botanique (au rythme des questions insatiables de Salomé sur les petites fleurs et les fruits et les plantes et le cycle de l'oxygène) et de constater la superbe végétation de cette forêt primaire (notamment une sorte de rhubarbe géante aux feuilles très impressionnantes).
… Et arrivons en retard à notre rendez-vous à la ferme pour la traite puis dîner fermier, naturellement !
La minuscule route jusqu'à la ferme est tellement belle que nous décidons d'y passer la nuit, et d'y prendre le petit dej. Nous trouvons la ferme et l'accueil de Mileanca et Misko parfait et généreux : vue imprenable sur les montagnes pour un dîner de veau aux légumes, jambon fumé, fromage, lait tout chaud (et session de traite rapide), tomates et salade du jardin (mammamia) et gâteau au airwick banane (seul mauvais point). De toute façon, nous n'en pouvons plus, arrosons le tout d'eau de vie maison et décidons de nous garer approximativement sur ce terrain en pente… La nuit fut… blanche ! Ah ça, le sang a bien circulé dans nos corps fourbus de marche et de bouffe, un peu trop dans mon cerveau pour sombrer dans un sommeil réparateur. Entre temps, Pénélope avait perdu son collier précieux de Turquie (aux pierres naturelles attention), que nous retrouverons… au fond des toilettes le lendemain matin.
Le lendemain, de retour à l'office du tourisme pour payer nos dettes (oui car nous n'avions plus d'argent non plus, ayant oublié de recharger le compte, nous avons vivoté pendant 2 jours en maniant -habilement il faut le dire- les dollars et les qqs fonds de poche et de sac), nous avons trouvé l'accueil de nos hôtes nettement moins généreux : ils nous demandaient 39 € pour le petit dej ! Petit quiproquo, nos hôtes ne parlant pas du tout anglais, et lorsque nous avions brandi nos dollars, ils les avaient balayé d'un revers de main en disant "no no ok"… Bref, nous avons généreusement donné 10 €, en remerciement de la bouillie fromage pain - et tomates - et en n'en revenant toujours pas de la méprise :). Nous voilà donc revenus dans une hospitalité toute Européenne ! Les grands sourires si tu craches, et dans le doute, tu craches.
On poursuit par les gorges de la Tara, superbes. Une petite virée tyrolienne au dessus du canyon pour toute la famille (on n'a plus que 20 € en poche et le gars accepte de nous faire tous passer pour ce montant, alors banco !). Erika et Salomé partent en tandem en 2 secondes, le sourire aux lèvres ; plus compliqué pour Pénélope qui mettra 25 minutes pour se décider… c'est un GO !