Direction le parc national du Durmitor : petits chalets aux toits rouges et verts en triangles qui touchent le sol, dans un paysage de collines vertes et de montagnes impressionnantes. L'endroit est superbe, un peu la Suisse mais sous peuplée, quelques petits villages aux chalets disséminés dans les prairies. C'est beau !
Chouette, un bon décor pour notre envie de randos dingos !
Malgré l'altitude, on dort avec les moustiques ! (enfin eux dehors, et nous dedans… CP est plutôt étanche finalement :).
Puis on se met en route pour notre 1ère rando Durmitorienne (mouais), après une mise en jambes pour la vue.
Erreurs de calcul dans les kms et dénivelés, bifurcation de dernière minute, optimisme sans borne quant à la météo et enthousiasme collectif… un peu de tous ces facteurs nous a amené à notre 2ème méga FiASCO !
Le bilan : 23 km, dont près de la moitié sous la pluie, trempés jusqu'aux os… Dommage, car au début tout était parfait : grand soleil, la balade de nos rêves, glaciers, lacs (dont le mystérieux lac noir, chouette mais pas incroyable non plus) et pâturages, forêts, prairies où pointent perce-neiges et crocus. Le pied ! Nous n'avions pas prévu de passer un col, mais de fil en aiguille, l'enthousiasme de tous et les paysages aidant, on se le tente (2164m), avec un petit 800m de dénivelé. La pluie nous surprend lorsque nous escaladons les rochers du col, avec quelques passages bien bien ardus, entre glaciers et crevasses. On comprend maintenant le concept du sentier noir.
Impossible de nous mettre à l'abri de l'ondée qui se déverse sur nos têtes, nous trempant jusqu'à la moelle malgré les kways (ouh la bonne idée d'avoir mis les passeport dans un sac plastique), on continue vaillamment sur nos chemins de falaises (certains bien flippants dans ce nuage de pluie), en se relayant pour seconder notre courageuse Pénélope qui a cette foi perdu toute foi en un futur meilleur !
Arrivés au sommet, Erika nous présente en grande pompe la vue que nous n'aurons donc pas (l'humour en situation de crise, bonne leçon de crise :), puis nous entamons la longue descente jusqu'à notre home sweet home qui ne nous aura jamais paru si avenant et confortable, chauffage à fond pour tenter de sécher… tout !
Bien entendu, arrivés en bas, gelés et les pieds en marmelade, nous apercevons notre sommet fort dégagé et splendide trônant sur la vallée !
On se rassérène chez Luna dans le resto bien local de Zabljac (soupe, pâtes au fromage pour Plope - c'était dans le deal -, polenta, tourtes au fromage, agneau patates et légumes poëlés…) ; bien gras tout ça, mais c'était cela dont on avait besoin !
Lendemain, on récidive. L'endroit est trop beau. Un 2ème col (2 114m), dénivelé positif de 2 fois 400m, des plis tectoniques impressionnants entre le vert et le blanc des glaciers, un troupeau de taureaux qui nous fait légèrement dévier de notre sentier ;), un lac superbe fait pour le pique nique ! Et au retour un chamois déboule devant nous à 50m du col et dévale la montagne jusqu'à un glacier en contre bas où il rejoint un deuxième compère. Il nous manque encore un peu d'agilité pour pouvoir défier la montagne de la sorte ! Le soleil cette fois nous accompagne tout du long.
Surlendemain, on part ou on s'en fait une petite dernière ? Bah une dernière bien sûr… Celle-ci sera superbe encore, mais on n'ira pas tout à fait au point prévu, car le nuage noir au-dessus de nos têtes et la traversée du premier vrai glacier nous a un peu échaudés (Erika et moi tentons la ligne droite à travers la glace en se gelant les mains en guise de piolet et pas vraiment assurées sur nos pas à la limite de la glissade - pas de trace avant nous, tandis que Manu, Salomé et Plope contournent par le bas avec force glissades caillouteuses).
Encore un magique pique nique et pas de drame cette fois !
On quitte le Durmitor sous un soleil radieux et rallions Podgorica sous un violent orage, Charlie Popette souffre des poumons (l'altitude), nous passons chez le pneumologue !
